Cérémonie du 14 juillet
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Cérémonie Commémorative du 8 mai
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Journée citoyenne de Printemps 2024
Le samedi 27 avril, plus de 50 Thoiriassiennes et Thoiriassiens ont répondu présent, pour cette journée indispensable pour notre commune.
Cette année, petite nouveauté, la journée était organisée en simultanée avec l’ACCA de Thoiria, afin de s’inscrire également dans le programme national « J’aime La Nature Propre » qui est une opération participative de collecte de déchets en milieux naturels.
Certains travaux étaient plus orientés, on retrouvait de l’entretien de patrimoine communal et du nettoyage.
Plusieurs travaux ont pu être réalisés, par les bricoleuses et bricoleurs :
Toutes les personnes présentes ont pu constater le volume de déchets collecté, en bord de route.
Merci aux nombreux enfants qui ont aidé et étaient présents.
Cette journée a également été le moment de l’inauguration et de présentation de la boîte à livres communale, aux habitants de Thoiria.
Cette boîte à livre, véritable totem, provient d’un arbre malade qui a été abattu, sur la commune, à la journée citoyenne d’automne.
Elle a été façonnée à La Pesse, par Mr Alain Rodot.
Après tous ces travaux effectués, un repas, préparé par une partie des bénévoles, a pu être dégusté, en remerciement du travail accompli.
Merci à toutes et tous pour votre implication ! Prochain rendez-vous, Automne 2024...
« Le devoir de mémoire est un devoir universel, de vérité et de justice. Le devoir de mémoire est un devoir sacré… »
En ce samedi 20 avril 2024, élus, anciens élus, le souvenir français, les anciens combattants et de nombreux habitants de Thoiria et des villages environnants, étaient rassemblées pour commémorer la mémoire de huit victimes, membres de la résistance, assassinées par les Allemands et les miliciens.
Monsieur Alain Picard, président du comité local du Souvenir Français, a retracé les événements d’avril et de juillet 1944 :
Le sud du département du jura est occupé par les Allemands qui procèdent à une opération de répression, l’opération Frühling. Des colonnes investissent les villages, exécutent des personnes, en arrêtent d’autres qui seront déportées. C’est dans ces circonstances que sont fusillés deux hommes du village le 14 avril 1944, Gustave Chevassus au lieu-dit « Les Granges de Champ de Chat » et Gaston Jannier au lieu-dit « Sur Vouadet ».
Quelques jours plus tard, le 19 avril 1944, c’est la milice qui exécute au lieu-dit « sous les gouttes », plusieurs résistants arrêtés à Lons-le-Saunier et dans sa région.
Georges Baumann, chef du maquis « Lorraine » du district de Bletterans, originaire de Nancy et un de ses hommes, Max Foissotte, de la résistance à l’armée secrète (AS) du Jura dans le maquis "Lorraine", groupe franc du district FFI de Bletterans, originaire de Petit-Noir.
André Fourt, responsable départemental du réseau Jove, originaire de Lons-le-Saunier.
Maurice Rouiller, membre de Résistance à l’armée secrète (AS) de Plainoiseau (Jura) en septembre 1943 et au maquis de l’Etoile (groupement de Voiteur) en janvier 1944, originaire de Pontarlier.
Maurice Poilvage, membre de la Résistance aux francs-tireurs et partisans (FTP) dans le maquis du Jura et devint adjudant, originaire de Lons-le-Saunier.
Juillet 1944 : les Allemands mènent dans le sud du département une nouvelle opération de représailles, l’opération Treffenfeld. C’est dans ce cadre qu’a lieu l’exécution d’un homme du village, Joseph Monnier, le 11 juillet 1944.
La cérémonie s’est poursuivie par les dépôts de gerbe, de la part du département du Jura, de Terre d’Emeraude Communauté et de la Commune de Thoiria.
Le maire de Thoiria, Frank Steyaert, ainsi que le conseil municipal, avait souhaité également, lors de cette cérémonie, salué la mémoire de Monsieur Jean Conti, Ancien Combattant en Algérie, élu à Thoiria, en tant que conseiller municipal, puis adjoint au maire à Thoiria, décédé le 28 février 2024.
Son investissement pour la commune de Thoiria, a été salué, en tant qu’élu, mais également en tant que citoyen.
Présent à chaque manifestation dans la commune, avec toujours une pointe d’humour et un amour des jeux de mots.
Jean venait d’une famille modeste, venue d’Italie, avec bien d’autres familles qui fuyaient la misère à cette période ; Arrivant dans un nouveau pays, ils se sont intégrés par le travail, par la reconnaissance de ce pays qui les a accueillis, la France.
A son épouse, Andrée, à ses enfants présents, le maire a renouvelé ses condoléances et n’a pas demandé une minute de silence à l’assemblée, mais des applaudissements en la mémoire de Jean et en remerciement de son engagement.
Il a été procédé ensuite à l’appel aux morts et à la minute de silence.
Les porte-drapeaux ont été salués par les autorités.
Le maire a invité l’assemblée à se rendre au lieu-dit « Sur Vouadet » à la nouvelle stèle à la mémoire de Gaston Jannier.
C’est un long cortège, dû à une foule nombreuse, qui s’est ensuite dirigé, vers l’autre lieu de mémoire.
Devant la nouvelle stèle, Frank Steyaert, maire de Thoiria, a salué la famille de Monsieur Gaston Jannier, présente pour cette cérémonie et a remercié Monsieur Claude Ardiet, pour le terrain, sans quoi, la création de cette stèle n’aurait pu être réalisée.
La parole est donnée à la famille, Nicole Pascucci, la fille de Gaston Jannier retrace les événements, entourée de sa fille et ses petites-filles, ainsi que de ces cousins.
La famille de Monsieur Gaston JANNIER
1944 : Représailles et Résistance
Avril 1944 le Jura connaît des évènements tragiques, les Allemands, parfois aidés par la milice, raflent et exterminent des civils en représailles des actions menées par les forces de résistance, les maquis. Ce fut le Pont de la Pyle, St Claude…Thoiria n’est pas épargné.
Le 14 Avril 1944, des troupes allemandes en provenance de Moirans se dirigent vers le village, en suivant la ligne électrique. L’alerte est donnée, les hommes s’échappent vers la forêt toute proche afin de se cacher. Mon père, Gaston Jannier accompagné d’Auguste Guyenet s’enfuient par les champs. Trop tard. Auguste se jette dans un buisson épineux, Gaston se tapit le long d’un muret (murger) une balle le touche à la tempe. Le soir venu, le couvre- feu établi, ma mère, ma tante (Jeanne Bel) réfugiée à Thoiria avec ses 2 enfants – Claude et Monique – espèrent, en vain le retour de Gaston. Le lendemain une recherche est organisée, le corps de mon père est ramené à la maison par Jacques Malugani.
Gaston Jannier naît à Thoiria en juillet 1918, se marie le 11 Avril 1942 avec Jeanne Goydadin (Soucia). Janvier 1944, naissance de leur fille, Nicole. Il effectue son service militaire dans l’armée de l’air (1/33), unité affectée à des reconnaissances aériennes, démobilisé à Sétif (Algérie) en 1940, il revient à Thoiria pour s’occuper de sa ferme.
Ce jour funeste d’avril 1944, il est occupé dans les champs lorsque l’alerte est donnée de l’arrivée des Allemands.
Il se sauve…en sabots, n’ayant pas le temps de changer de chaussures.
A la mort de Gaston, mon père, j’avais 4 mois. Ma mère (veuve à 24 ans) retourne vivre auprès de ses parents, à Soucia où je commencerai ma scolarité le temps venu.
Au nom de ma famille, je remercie Monsieur Frank Steyaert, maire de Thoiria, le Conseil Municipal, pour la reconstruction de cette stèle qui rend hommage à Gaston Jannier et rappelle le drame qui a endeuillé notre famille, notre village.
Notre reconnaissance s’adresse aussi à Monsieur Ardiet qui en a permis l’édification, en bordure de sa parcelle nommée « sous Vouadet », lieu très proche du déroulement du drame.
Cette croix, face à ce vallon avec le clocher de l’église de Soucia en fond de paysage procure un sentiment de sérénité, de paix, cependant n’oublions pas ces évènements tragiques.
Texte : Nicole Pascucci née Jannier
La stèle est ensuite dévoilée.
Une minute de silence est observée.
C’est ensuite, autour d’un vin d’honneur, que c’est terminé cette journée de durs souvenirs,
et sûrement,
d'une réflexion sur le présent.
C’est une tradition à laquelle le maire, Frank STEYAERT et son équipe municipale, sont très attachés.
« Dans le tumulte du monde actuel, il est des moments de détente durant lesquels nous avons plaisir à nous retrouver, le repas des aînés est, année après année, un de ces temps-là. »
Une cinquantaine de personnes ont répondu favorablement à l’invitation du maire et du conseil municipal, le samedi 3 février.